J’étais adorateur
Du néant, de la nuit
Et j’avais en mon cœur
Vide béant de l’ennui
Je ne croyais en rien
Mais je faisais le bien
En voyant l’ironie
Du bonheur qui se nie
De la joie des autres
Me faisait l’apôtre
Et leur disait l’amour
En l’ignorant toujours
J’avais comme religion
De parler de passion
Sans jamais savoir
Sans jamais d’espoir
Par l’amour d’un cheval
Tu es née à la vie
Aimée d’un animal
Tu pris goût à l’envie
Qui t’avais délaissée
A chaque fois blessée
Tu appris la tendresse
En donnant des caresses
A quelqu’un qui jamais
Ne te les refusait
Et les hommes riaient
Car tu leur échappais
J’avais comme ambition
De vivre la passion
De donner tendresse
A une prêtresse
Et mon feu s’éteignait
Quand ton feu s’allumait
Et ma foi se perdait
Quand ta foi te brûlait
Une étoile mourrait
Et une autre naissait
Je mourrais d’attendre
Tu rêvais d’entendre
Ce qu’il ne t’a pas dit
Et la vie tu maudis
Ce qu’il n’a pu te dire
Moi je saurais le lire
On ne m’écoutait pas
Et l’on riait de moi
Comme un animal
Moi j’étais banal
Je ne l’ai pas connu
Mais le connais en moi
Et je t’ai reconnu
Parce qu’il rêvait de toi
Il était dans mon cœur
Ce cheval du bonheur
Qui n’a pas pu parler
Mais qui t’a regardé
Moi tu m’as écouté
Et ce que je t’ai dit
Ce que j’ai raconté
C’est un peu lui aussi
Un jour tu aimeras
Celui qui te diras
Tout ce qu’il n’a pas pu
Mais avec toi vécu
Et à chaque instant
Ton visage me revient
Si je suis méritant
Alors je serais tien
En marchant avec lui
Tu connaissais la paix
Et toujours tu as fui
Ce que l’homme happait
D’abord ta liberté
Et après ta pensée
Je ne te prendrais rien
Car tu es tout mon bien
Sauras-tu cavalière
Voir cette lumière
Qu’un homme sans foi
Allume pour toi
Ne me regarde pas
Je me trouve si laid
Quand je suis près de toi
Quelle chance il avait
De n’être pas jugé
D’après les critères
Et tous les préjugés
Des crétins sur terre
Mais avec ton regard
Qui parfois s’égare
A me faire rougir
A me faire plaisir
Moi rongé de défauts
Trouverais-je les mots
Tout ceux qu’il te faut
Pour me trouver beau
Dans nos discussions
Tu es ma religion
Ma folie, ma passion
Car tu es tous mes vœux
Moi jamais je ne veux
Que nous nous fâchions
Sauras-tu comprendre
J’ai appris à donner
Et à ne pas prendre
Je saurais t’étonner
En te prenant la main
En parlant de demain
Toi qui est déesse
Pardonne ma bassesse
De m’imaginer
Que tu peux m’aimer
Ce que moi je pense
N’a pas d’importance
Mais c’est toi femme-enfant
Que j’aime éperdument
Si je devais mourir
Ne plus jamais écrire
C’est ce dernier poème
Qui te dira je t’aime
Et tu découvriras
Que ce qui me fait peur
Quand tu es à mon bras
S’appelle le bonheur
Je ne peux te donner
Qu’une prière, une envie
Pourras-tu m’aimer
Comme tu l’aimais lui ?
Lazzi
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