En lisant le Livre mondial des inventions, un homme s’écrie :
– La baignoire a été inventée en 1850 et le téléphone en 1875. Ce que ça devait être bon, pour les gens qui vivaient en 1850 de se dire qu’ils avaient pour 25 ans de tranquillité, avant que le téléphone ne se mette à sonner, juste après qu’ils soient entrés dans leur bain.
Depuis la profusion des serveurs vocaux, voici ce qu’on pourrait entendre bientôt :
Tuuuut Tuuuut Tuuuuut. Clic.
« Bienvenue sur la Hot-line de la fédération nationale des psychanalystes.
Si vous êtes un obsessionnel-compulsif, appuyez une vingtaine de fois nerveusement sur le 1.
Si vous êtes un compulsif à répétition, raccrochez et recomposez. Si vous êtes codépendant, demandez à quelqu’un d’appuyer sur le 2.
Si vous êtes une personnalité multiple, appuyez sur le 3, le 4, le 5 et le 6.
Si vous êtes paranoïaque, sachez que nous savons qui vous êtes et que votre appel a été localisé.
Si vous êtes schizophrène, vous entendrez une petite voix qui vous dira sur quel numéro appuyer.
Si vous êtes maniaco-dépressif, peut importe quelle touche vous frappez, de toute façon soyez assuré que nous, ici, nous nous en foutons complètement.
Si vous êtes un agressif-passif, mettez-nous en attente.
Si vous êtes antisocial, arrachez le téléphone du mur.
Si vous avez des difficultés d’attention, ne vous occupez pas des instructions.
Si vous avez des bouffées de délire, pressez la touche 7 et votre appel sera transféré au vaisseau-amiral où Dark Vador en prendra connaissance
Si vous êtes dyslexique, pressez 96969696969696969696.
Si vous êtes amnésique, pressez la touche 8 et rentrez votre nom, prénom, adresse, numéro de téléphone, date de naissance, numéro de sécurité sociale et les noms de jeune fille de votre mère et grand-mère.
Si vous souffrez de stress post-traumatique, faite doucement et précautionneusement le 000.
Si vous souffrez d’un manque de confiance en vous, raccrochez. Nos opérateurs sont trop occupés pour prendre le temps de vous parler. »
– Alors, papa, maman ? questionne un jeune homme. Comment trouvez-vous ma fiancée que je vous ai présentée, hier ?
– Elle est charmante, dit le père. Je ne me permettrai qu’une seule remarque : elle a peut-être le nez un peu pointu.
– Le nez pointu ! s’indigne le jeune homme.
– Oh ! fait le père, cela ne m’avait pas vraiment frappé… jusqu’au moment où elle a passé un coup de fil à sa mère et où je l’ai vue composer le numéro avec les deux mains derrière le dos.
