blague nouvelle illustrée

Brigadier Underground – page 10

Acte 3 : Où le Brigadier découvre Barter Town et fait preuve de persuasion…

Le véhicule s’engagea dans des boyaux de plus en plus étroits et de plus en plus profonds, longeant le cloaque – « le gros colon de la métropole », ironisait le sergent – avant de pénétrer dans une sorte de brouillard… « Nous franchissons la limite, bienvenue dans l’underground » dit Camerone. L’air semblait avoir changé de consistance, baigné d’une lumière diffuse, irréelle… « Notre destination est Barter Town, la ville du troc. C’est là que se brassent les populations de ce monde et peut-être un début de piste… » poursuivit-il.
(Dessin du 17 novembre 2024)

Brigadier Underground – page 9

Le sergent Camerone avait l’expérience de l’Underground. Son corps portait les marques des confrontations avec la faune locale, y laissant un œil ici, une main là… chaque organe perdu était remplacé par une prothèse qui le faisait ressembler à un patchwork mécanique, effaçant progressivement l’humain. Il restait néanmoins déterminé à mener sa mission.

Quant à Serpentine, elle était issue de ce monde : une changeline capable d’adopter l’aspect des créatures qu’elle affrontait et de reproduire leurs aptitudes. Le Brigadier avait eu l’occasion d’apprécier ses talents.

Toutefois, il ne voulait pas les exposer plus que nécessaire. Ils lui serviraient de guide mais lui seul se chargerait de ramener la jeune femme kidnappée en les impliquant le moins possible.

Le Juggernaut, le véhicule de la Brigade, s’ébranla lourdement et pris la direction des bas-fonds.
(Dessin du 11 novembre 2024)

Brigadier Underground – page 8

Acte 2 : Où le Brigadier accompagne la Brigade des Monstres (*) dans les bas-fonds de la Noosphère.

– Brigadier, quel bon vent vous amène ?
L’accueil retentissant du Sergent Basile Camerone du C.R.O.C. (Centre de Régulation et de cOntrôle des Créatures), salua l’arrivée du Brigadier. Le Sergent, accompagné de son adjointe, Serpentine, et de Diogène, leur ordinateur de bord, patrouillaient dans les bas fonds afin de contenir les intrusions de créatures issues de la Noosphère, le monde des idées.
Cette fois, quelques-unes avaient échappé à leur vigilance, les troglodytes Y.V.U.D. étaient parvenus à s’infiltrer dans le monde extérieur et à enlever l’une de ses habitantes. La « Brigade des Monstres », comme on la surnommait, était la seule à pouvoir guider le Brigadier dans cet environnement… et à le ramener vivant à la surface.
Du moins, l’espérait-il.

(*) La Brigade des Monstres est une co-création de Solenzo Nokturnys et de Zaïtchick.
(Dessin du 10 novembre 2024)

Brigadier Underground – page 7

– YVUD ? Qu’est-ce que c’est ? (Renifle) demanda le gros homme.
Le Brigadier prit une attitude songeuse…
– Il y a des porosités dans la noosphère, dit-il. Les YVUD, les Yellow Vest Underground Dwellers, sont les descendants modernes des Jacques, des porteurs de Gilets Jaunes que la Ville néolibérale a relégués loin de sa vue, dans les confins ou dans les profondeurs, dans les Indes obscures. C’était avant la grande pandémie. Leurs enfants ont muté et se sont adaptés à leur nouvel environnement. On les surnomme les Mord-Loques. Pourtant, jusqu’ici, ils étaient nassés dans la ville basse, ils n’en sortaient jamais… Je vais devoir faire appel à des spécialistes, fit-il, avant de prendre congé.
(Dessin du 1er novembre 2024)

Brigadier Underground – page 6

Acte 1 : Où le Brigadier s’efforce de compatir aux jérémiades d’un producteur véreux.

Le gros homme reniflait bruyamment. Il épongeait ses yeux bouffis derrière des lunettes colorées dignes d’Elton John.
– Candy, beugla-t-il, c’est ma fille, ma bataille !
– (Ouais, fallait pas qu’elle s’en aille), songea le Brigadier.

Petit, replet, un visage poupin et des cheveux filasses, Swann était patron de boite de nuit et producteur de groupes jetables et de starlettes éphémères… Il était dans les petits papiers du préfet Manolito, probablement un généreux sponsor pour sa future carrière politique, d’où l’implication du Brigadier.
– Voyons, dit le justicier, dans quelles circonstances a-t-elle disparue, votre Candy ? »
– (Renifle) Elle sortait de ma boite, le Paradise, et voulait faire quelques pas… (Renifle de nouveau) Dans le quartier, ce n’est pas prudent, Bruno
– Bruno ?, l’interrompit le Brigadier
– Son garde du corps, il l’a rattrapée… (Se mouche bruyamment) Et c’est là qu’ « ils » les ont attaqués ! Sauvagement ! Ils ont mutilé Bruno ! Sa main…
– Aucune idée de leur identité ?
– Non (Gargouille), les caméras du secteur sont HS
– Restrictions budgétaires, pensa le Brigadier
– On a juste retrouvé un morceau de tissu jaune… et la main de Bruno. »

Le Brigadier examina la pièce d’étoffe. « Un fragment de gilet jaune… YVUD », murmura-t-il.

(Dessin du 29 octobre 2024)