Revue de détail à bord d’un porte-avions. Un matelot a perdu le pompon rouge de son bonnet, et il est convoqué dans le bureau du quartier-maître. – Un pompon rouge perdu : dix euros ! – Quoi ? dit le matelot. Vous voulez que je le paie ? – Bien sûr, mon gaillard, répond le quartier-maître. La Marine vous a fourni un uniforme, à vous d’en prendre soin. Dix euros. – Et si j’avais perdu mon fusil ? fait le matelot. – Un fusil, deux mille euros ! fait le quartier-maître, imperturbable. A moins, bien sûr, de l’avoir perdu lors d’un combat. – Et supposez qu’on perde un canot de sauvetage ? – Un canot ? Cinq mille euros. À moins, bien sûr, de l’avoir perdu lors d’un sauvetage. – Et une vedette rapide ? – Deux cent cinquante mille euros. À moins, bien sûr, d’avoir été coulé à son bord. – Eh bien, fait le matelot, je comprends, maintenant. – Qu’est-ce que vous comprenez, matelot ? – Je comprends pourquoi le capitaine d’un navire préfère rester à bord lorsqu’il sombre…
– Ah, soupire un vieux matelot dans un bouge de Hambourg : si seulement j’avais l’argent que j’ai bêtement dépensé en rhum… Qu’est-ce que je pourrais me payer comme bières avec !
Un monsieur arrive en courant et se précipite vers un superbe paquebot. Dans chaque main, il a une valise. Il court, il court. Le bateau n’est plus qu’à deux mètres du quai. Il lance ses deux valises, fait un saut formidable et se retrouve sur le pont. Deux matelots se précipitent pour le relever. Il saigne, il est essoufflé, mais il triomphe : – Je l’ai eu le bateau ! – C’est certain, mais vous pouviez attendre encore un peu… nous arrivons juste à quai !
Deux matelots font escale après trois mois de mer. A peine ont-ils posé le pied sur la terre ferme qu’ils décident de partir en chasse afin de compenser leurs longs mois d’abstinence. Ils décident donc de se séparer en se promettant de se retrouver le lendemain matin à la taverne dite « Du vieux goéland ».
Ainsi, d’un pas décidé ils partent chacun à la conquête du plaisir… Le soleil est levé depuis peu quand ils se retrouvent autour d’un verre. Ils commencent alors à se raconter leurs exploits de la nuit passée. Le premier que nous nommerons Paulo par la suite semble vermoulu et décrit sa nuit.
Paulo : – Oh ben moi c’est simple, je suis allé a l’auberge « Au maquereau sympathique » et là j’ai trouvé une charmante compagnie immédiatement. Ma paie y est passée mais j’ai baisé comme un fou toute la nuit… Et toi Pierrot comment c’était ?
Sur ce Pierrot (qui est, vous l’aviez compris le deuxième comparse) commence son récit :
Pierrot : – Oh moi tu sais que je suis plus romantique que toi donc je suis allé à la taverne « A la rose effeuillée », j’ai fait la rencontre d’une charmante personne. Je lui ai payé un ou deux verres et finalement je me disais que ce n’était pas très sympa de faire ça pour la sauter. Donc j’allais abandonner cette idée et je me suis préparé à passer une nuit à discuter tranquillement, simplement entre amis quand elle me propose de venir boire un verre chez elle.
Bon j’accepte évidemment et à peine a-t’elle refermé la porte qu’elle se déshabille se jette sur le lit nue et me dit : « Fais-moi l’amour tempête ! Fais-moi l’amour tempête ! »
Alors là je la regarde et je lui dis : « mais je ne connais pas l’amour tempête… ».
Elle me dit : « C’est très simple tu secoues le lit pour faire croire que je suis sur un bateau au milieu d’une tempête. »
Alors là je me mets à secouer le lit de toutes mes forces. Après elle me dit : « Crache-moi dessus comme ça je penserai qu’il y a de la pluie ».
Alors je crache, je secoue le lit… « Maintenant allume et éteint la lumière pour faire les éclairs » me dit-elle.
Alors j’allume, j’éteins, je crache je secoue le lit, j’allume, j’éteins je crache, je secoue le lit
Là dessus Paulo s’impatiente : – Et alors ?
Pierrot lui dit : – Attends… Après elle me dit : « Fais moi le bruit du vent… »
Alors je fais le bruit du vent, j’allume, j’éteins, je crache, je secoue le lit, je fais le bruit du vent, j’allume, j’éteins, je crache, je secoue le lit.
Et là elle me dit : « Oh oui prends-moi maintenant. »
Paulo : – ET ALORS TU L’AS BAISÉE ?
Pierrot : – T’es pas un peu frappadingue ? Avec le temps qu’il faisait !