Un jeune Wallon interroge son papa sur le phénomène des marées : – C’est fort simple, dit celui-ci, la mer a été une fois curieuse de voir la plage. Elle s’est avancée et a vu des Flamandes et Flamands qui s’y baignaient. Alors, effrayée, elle s’est retirée et, depuis, sais-tu, elle revient deux fois chaque jour, pour voir s’ils y sont encore.
Pourquoi observe-t-on un flux et un reflux de la mer ?
Parce qu’il y a très longtemps, les Flamands sont venus s’installer près de la plage. Et la mer, écœurée, s’en est allée. Depuis, toutes les 12 heures, elle revient voir si ils sont toujours là.
Ça s’passe en Belgique, dans les Fourons, un petit village coupé en deux par la frontière linguistique. V’la qu’une poule wallonne s’échappe de son champ et va pondre son oeuf chez le voisin du côté flamand.
À qui appartient l’œuf ? Le flamand propriétaire du champ invoque le droit du sol et soutient que comme l’oeuf a été pondu en flandres, il est flamand et donc lui appartient.
Le wallon invoque, bien sur, le droit du sang et explique qu’un oeuf pondu par une poule wallonne est wallon et donc lui appartient.
Alors le conflit dégénère. Pas moyen de se mettre d’accord. Ça gueule, ça hurle, ça manifeste, ça scande des slogans séparatistes, quand le flamand propose : – Allei, écoute un peu, une fois. On va faire une concours, hein. Celui-là qui supporte le plus la douleur, il est le meilleur. Alors, on se frappe dans les couilles, et le premier qui dit qu’il a mal, il a perdu, hein, et le oeuf ça est pour l’autre. Ça va ? – C’est d’accord, dit le wallon, mais c’est moi qui frappe en premier.
Et il assène un formidable coup de latte dans les roubignoles de son voisin. Celui-ci a bien du mal a retenir un cri de douleur tellement le coup était puissant. Le néerlandophone est tout rouge, plié en deux, puis il passe au bleu, est plié en quatre, et finit par se relever, livide mais fier d’avoir enduré la souffrance si héroïquement.
Alors il se dirige vers le wallon et dit : – Allei, ça est mon tour, hein.
Et le wallon : – Bah, non, finalement tu peux avoir l’œuf.
Bruxelles est envahie par les rats. Il y en a partout. C’est l’horreur ! Ils ont tout essayé, la mort-aux-rats, les chats, les rapaces… Rien ne marche. Mais un jour, ils apprennent l’existence, dans le fin fond du Sud de la France, d’un vieil ermite qui aurait des solutions miracles pour tout. « Pourquoi pas », se disent-ils… Alors voilà les sages de Bruxelles qui partent pour Marseille et sa garrigue. Ils trouvent le vieil ermite et lui expliquent leur problème. Le vieil homme rigole et leur dit : – J’ai la solution à vos problèmes. Prenez cette boite. Ouvrez-la dans votre ville. Un rat en sortira. Il fera partir tous les autres. Remettez-le ensuite dedans et ramenez-le moi.
Les sages repartent dans leur ville et ouvrent la boite. Dedans il y a un rat. Tout rose. Les yeux roses, les pattes roses, la queue rose, le poil rose… Bref, un rat rose. Le rat sort, court à travers la ville, et bientôt tous les rats de la ville le suivent. Il finit sa tournée en sautant dans le fleuve, et en nageant de l’autre côté. Et, les rats de la ville qui le suivent se noient. Le rat rose revient dans sa boite. Les sages se disent que ça pourrait être bien de lui faire faire un dernier tour. Et ils recommencent… Quelques derniers rats finissent aussi noyés. La ville est libérée de ses rats !
Les sages repartent pour la France, ramener le rat rose à son propriétaire. Une fois sur place, ils donnent le rat, et se regardent les uns, les autres. Une idée surgit. L’un d’entre eux s’adresse au vieil ermite : – Et, heu… vous n’auriez pas un, heu… flamand, de la même couleur ?