La scène se passe à Vienne, par un bel après-midi de Mars.
Une des patientes de la première heure de Sigmund Freud, rentre dans un café comme une fusée et s’assoit à la table ou son amie déjà installée.
A peine assise, elle fond en larmes. « Qu’est-ce qui ne vas pas meine liebe ? » lui demande la copine.
« C’est terrible ! » gémit la jeune fille. « Aujourd’hui, le Docteur Freud m’a dit que j’étais amoureuse de mon père, et… et… et tu le sais aussi bien que moi : c’est un homme marié ! »
Dans une ville du Midi où se sont installées beaucoup de veuves, un fleuriste, désireux de multiplier ses ventes, va trouver un ingénieur en électronique. – Quel que soit son âge, explique-t-il, une femme a le complexe de la maternité. Alors, je voudrais que vous me fabriquiez, à bas prix, un gadget dont j’équiperais toutes mes plantes en pot. Il faudrait qu’à intervalles réguliers, chaque plante dise, d’une toute petite voix : « Maman, j’ai soif. » Et que, lorsqu’elle aura bu, elle fasse son petit rot.
– Docteur, ma belle-mère souffre, vis-à-vis de moi, d’un terrible complexe d’infériorité. – Et vous souhaitez que je la guérisse ? – Je voudrais surtout savoir comment faire pour qu’elle le garde.
Ceci est l’histoire d’un homme qui est né avec trois testicules. Il s’appelait Ernest. Toute sa vie durant, Ernest n’a pas cessé d’alimenter un complexe grandissant au sujet du nombre de ses testicules.
A l’école déjà, tous ses petits camarades se payaient quotidiennement sa tête en l’appelant « sapin de Noël » ou en lui faisant les pires crasses qu’on puisse s’imaginer en rapport avec sa glande surnuméraire.
Puis ensuite l’armée, où ses supérieurs ne l’appelaient pas par son nom mais par celui de « triple bille » ou « la pétanque », son complexe commençait à prendre une importance démesurée.
Pour que son malheur soit complet, les quelques femmes à qui il a pu exhiber sa particulière anatomie sont toutes soit parties en courant effrayées par le monstre, soit elles se sont esclaffé à tel point qu’elles en souffraient à en faire une hernie.
Au bord du suicide, Ernest décide d’aller voir un psychiatre… – Vous comprenez docteur, avec mes trois testicules, ma vie n’a pas de sens… – Mais bien au contraire jeune homme ! Imaginez-vous la chance que vous avez ? Vous êtes UNE FOIS ET DEMIE un homme normal ! Bref, vous êtes un surhomme, vous devriez en profiter ! – Mais c’est vrai ça ! Dit Ernest qui rebondit comme un éclair du fauteuil du psy et sort en courant sans même dire au revoir au docteur…
Quelques mètres plus loin, il monte dans un bus avec la démarche typique du superhomme qu’il est et s’assied à côté d’un monsieur. Ernest lui dit d’un ton condescendant : – Savez qu’à nous deux nous avons cinq couilles ?
Et le monsieur lui répond : – Ah bon ? Vous en avez qu’une ?