Au début du XXème siècle, on a pu lire cette lettre du maire d’une petite commune qui faisait son rapport sur une chasse au loup qui avait eu lieu sur son territoire :
« Aujourd’hui, devant moi, assisté de mon adjoint, ont comparu les sieurs B. et G., lesquels ont déclaré avoir rencontré un loup conduisant leurs légumes au marché de S. Le susdit loup ayant traversé le bois dont ils avaient rencontré les pattes sur le sable mouillé et s’étant dirigé du côté de la rivière avec préméditation d’y boire, avons ordonné et ordonnons urne battue générale armée de fusils et d’autres instruments de labour.
Après une série consécutive de trois ou quatre heures sans manger, nous avons vu le loup, moi dit maire, assisté de mon adjoint pour la première fois et lesdits B. et G. pour la deuxième fois, le reconnaissant pour ledit loup déclaré du matin qui allait boire comme de fait à cent pas de l’eau. Après que j’eus ordonné tous nos gens bien armés, moi dit maire, assisté de mon adjoint resté sur le derrière dans le cas, prévoyant par prudence que le susdit loup se puisse rétrograder ou ait été suivi d’un plus grand nombre d’autres comme ils ont coutume de se conduire.
J’attends donc sans balancer le loup qui s’enfuyait armé d’un fusil assisté de mon adjoint dont il voulait aussi se défaire pour le bien de la commune. Au bout d’une heure, le loup avait été fait périr à la tête de la troupe dont il fut massacré d’un coup de pioche par le nommé R., lequel avait huit petits dans le ventre. Déclaré par moi ledit loup être une louve assisté de mon adjoint peut-être enragé.
De cela dressons procès-verbal et le mettons sous les yeux de Monsieur le Préfet et pour que récompense soit distribuée à qui de droit au nommé R. pour avoir tué une louve pleine comme je l’atteste ici, assisté de mon adjoint, dont les oreilles sont annexées au présent procès-verbal… »