On entend par vers holorimes, des vers qui peuvent se lire de deux façons différentes, qui ont un double sens.
Dans ces meubles laqués, rideaux et dais moroses,
Danse, aime, bleu laquais, ris d’oser des mots roses.
Charles Cros
Où dure, Ève d’efforts sa langue irrite (erreur !)
Ou du rêve des forts alanguis rit (terreur !)
Étonnamment monotone et lasse
Est ton âme en mon automne, hélas
L’âme est moirée par mille émois sans torts
La mémoire est parmi les mois, Centaure
Elle sort là-bas des menthes,
La belle Ève à l’âme hantée
Et le sort l’abat démente
L’abbé laid va se lamenter
Louise de Vilmorin
Par le bois du Djinn où s’entasse de l’effroi,
Parle ! Bois du gin ! … ou cent tasses de lait froid
Alphonse Allais
Dans cet antre, lassés de gêner au palais,
Dansaient entrelacés deux généraux pas laids.
Lucien Reymond
Gall, amant de la reine, alla, tour magnanime
Galamment, de l’arène à la Tour Magne, à Nîmes.
Marc Monnier
Aidé, j’adhère au quai; Lâche et rond, je m’ébats
Et déjà des raquets lâchés rongent mes bas
Alphonse Allais
Alphonse Allais de l’âme erre et se fout à l’eau
Ah ! l’fond salé de la mer ! hé ! Ce fou ! Allô !
Alphonse Allais
Ah ! Vois au pont du Loing ! De là, vogue en mer, dante
Hâve oiseau, pondu loin de la vogue… ennuyeuse
À Lesbos, à Tyr, l’évangile est appris
Ah ! Laisse, beau satyre, L’Ève en gilet t’a pris.
David P. Massot
Eau, puits, masseur, raide hui, habit, table, chandelle
Oh ! puis, ma sœur, réduits habitables, chants d’elle.
Gabriel de Lautrec
Le bœuf à la vache d’Alphonse Allais :
D’où te vint
L’air boulot
L’herbe ou l’eau
Doute vain
Ô Seigneur
Quelle panse
Qu’elle pense
Au saigneur
Réponse de la vache d’Alphonse Allais :
J’ai mi-saoule
Gémi sous le
Faix nouveau
Aide ! Grace !
Et, de grasse
Fais-nous veau
Ah ! Vois au pont du Loing ! De là, vogue en mer, Dante
Hâve oiseau, pondu loin de la vogue… ennuyeuse
(« ennuyeuse » remplace un autre mot, qu’il faut deviner)
Le curé pondant ses vers au dos du livre, est-ce
Le cul répondant, sévère : Oh ! Dodu ! L’ivresse ?