Dans un petit théâtre de quartier, on joue une pièce si mauvaise que certains soirs, même les comédiens partent avant la fin ! Au troisième acte, les passagers d’un paquebot en perdition s’entassent sur une barque de sauvetage qui est bien trop petite pour contenir tout le monde. Alors les condamnés au naufrage laissent leurs dernières recommandations à ceux qui peut-être échapperont à la mort :
– Dis à ma mère que je n’ai jamais aimé qu’elle !
– Porte ce bracelet à ma fiancée et embrasse- là pour moi !
– Remets mon alliance à ma femme et dis-lui d’élever notre fils dans l’honneur et la dignité…
Et tandis que la chaloupe s’éloigne vers les coulisses, le capitaine du navire, debout sur le pont comme une statue du devoir, se met soudain à hurler :
– Pendant que vous y êtes, téléphonez à mon imprésario que je suis libre à partir de demain !