Un jour que j’étais assis à mon bureau, je me rappelle que j’ai un coup de fil à passer. Je retrouve le numéro de téléphone, je le compose et quelqu’un décroche en disant d’une voix neutre « Allô ». Je répond poliment « Ici Martin Smith. J’aimerai parler à John Simson »… Mais aussitôt, la personne raccroche sans rien dire ! Je n’aurai jamais cru que quelqu’un pouvait être si malpoli.
Finalement, j’ai recherché dans l’annuaire quel était le numéro exact de John, et je l’appelle. En fait, quand il m’avait communiqué son numéro, il avait inversé les deux derniers chiffres… Pendant tout le temps de ma conversation téléphonique avec Jean, je fixai le papier avec le faux numéro de téléphone qui était resté sur mon bureau… Et je décidai de rappeler le type.
Je composai donc le numéro erroné, et dès que le type décrocha, je lui hurlai dans l’appareil : « T’es qu’un pauvre NUL » puis je raccrochais.
J’ajoutai ensuite le mot NUL à côté du numéro de téléphone, et je rangeai le papier dans mon bureau. Chaque semaine, lorsque j’avais des factures à payer, ou bien lorsque la journée était dure, je prenais mon téléphone pour l’appeler. Il décrochait et je lui criais « T’es qu’un NUL ». Cela me remettait toujours de bonne humeur.
Plus tard dans l’année, la compagnie du téléphone installa l’identification du numéro appelant. Je dois dire que ça a été une grande déception pour moi car cela signifiait que je devais arrêter d’appeler mon gros nul… Mais je voulais en avoir le coeur net.
J’appelais donc mon gars, et je l’entendis décrocher : « Allô ? ».
J’entamais alors une conversation :
« Bonjour, ici Herman Dole de la compagnie du téléphone. Je vous appelle pour savoir si vous connaissez le fonctionnement de notre système d’identification du numéro appelant ? »
Et mon nul répondit : « Non » et il raccrocha aussi sec !
Je le rappelais donc aussitôt pour lui dire : « C’est parce que t’es qu’un nul ! »
La raison pour laquelle je raconte cette histoire, c’est pour vous montrer que si il y a quelque chose ou quelqu’un qui vous embête vraiment, vous pouvez faire quelque chose contre ça : Appelez le 722-4822.
Un autre jour, j’étais sur le parking du centre commercial un samedi après-midi, et j’avais repéré qu’une vieille dame remontait dans sa voiture et qu’elle allait libérer sa place de parking. J’attendais donc patiemment derrière… lorsqu’un malpoli vint engouffrer sa voiture dans la place encore toute chaude, juste devant mon nez !
Naturellement, je me mis à klaxonner et à crier par la vitre baissée « Hé vous n’êtes pas croyable, j’étais là avant vous ! ». Mais le gars s’en alla, imperturbable, m’ignorant totalement.
J’étais en train de me dire : « Ce gars est vraiment un gros nul », lorsque je vis qu’il avait placé une affiche pour vendre sa voiture sur sa vitre arrière. Je notais consciencieusement son numéro de téléphone, puis je me cherchais une autre place de parking.
Quelques jours plus tard, j’étais assis à mon bureau et je venais de me faire un très rapide (le numéro est maintenant mémorisé dans le téléphone) « 722-4822 – T’es un gros nul », quand je me suis souvenu du type sur le parking… Je remis la main sur le petit bout de papier sur lequel j’avais noté son numéro, et je l’appelais :
– Allô…
– Bonjour. Vous êtes bien le monsieur qui a une voiture à vendre ?
– Oui c’est bien ça.
– Pouvez-vous me dire où je pourrai la voir ?
– J’habite au 84 dans la 34ème rue. C’est une maison en briques rouges avec la voiture qui est garée en face.
– Quel est votre nom au fait ?
– Mon nom est Ricky Ki.
– Et à quelle heure a-t-on le plus de chance de vous rencontrer ?
– Je suis à la maison le soir à partir de 18 heures.
– Très bien. Maintenant écoutez bien…
– Oui…?
– Ricky, t’es qu’un gros nul !
Après avoir raccroché, je mis le numéro de ce Ricky Ki dans la mémoire du téléphone.
Pendant un bon moment, j’étais très content d’avoir deux nuls à appeler. Et puis, après quelques mois, l’accoutumance fit que le plaisir n’était plus aussi intense qu’avant. Un beau jour, je décidais de m’offrir un beau cadeau :
D’abord j’attendai qu’il soit 18 heures et j’appelai mon nul numéro 1. Dès qu’il décrocha, je lui hurlai à l’oreille : « T’es un gros nul »… mais je ne raccrochai pas.
Le nul demande alors : « Vous êtes encore là ? »
Je répondis : « Ouais ! »
– Alors arrêtez de m’appeler !
– Non. je ne vais pas arrêter parce que tu n’es qu’un gros nul.
– Si vous n’êtes pas qu’un lâche doublé d’un minable, dites-moi plutôt quel est votre nom et où vous habitez: Je vais venir vous faire la tête au carré personnellement !
– Et bien tu peux venir gros nul, je t’attends. Je m’appelle Ricky Ki et j’habite au 84 dans la 34ème rue !
– J’arrive. Tu ferais mieux de commencer à dire tes prières !
– Oh oh oh, qu’est-ce que j’ai peur… Gros nul !
et je raccrochais.
Puis j’appelais mon nul numéro 2..
Dès qu’il décrocha, je lui hurlai à l’oreille : « Bonjour gros nul »
– Si je savais qui tu es…
– Et bien justement, tu vas pas tarder à savoir. Je vais venir chez toi personnellement pour te botter le cul.
et je raccrochais.
Enfin, je descendis en bas de la rue, j’appelai la police pour les prévenir qu’une bagarre de rue aller survenir entre deux gangs au 84 dans la 34ème rue.
Puis je montai en voiture et je me rendis sur place. Là, je pus voir deux gars en pleine bagarre, sur la pelouse… et ensuite 12 voitures de police (et un hélicoptère) remplies de policiers qui les séparèrent, leur mirent les menottes, et les emmenèrent au poste.
Depuis, je ne les appelle plus au téléphone.