C’est un homme d’affaires qui traverse en voiture une région des alpes et qui a un peu de temps devant lui. Il avise un paysan qui surveille son troupeau.
– Alors, mon brave, c’est quoi ces bêtes-là, mmmh ?
– Des vaches. C’est des vaches.
– Ah, ah oui, mmmh, mmmh. Et ça fait beaucoup de lait, ces vaches ?
– Ou là, oui. Les blanches, e’m donnent bien 10 lit’ de lait par jour. (un temps)… les noires aussi, d’ailleurs. – Ah, mmmh, mmmh, oui, bien sûr; et ces bêtes-là, c’est quoi , hein ?
– Des moutons.
– Holà, très bien. Et ça fait beaucoup de laine, ces… moutons ?
– J’pense ben. Les blancs, m’en font vingt kilos par an. (un temps; il semble réfléchir) …les noirs aussi, d’ailleurs.
– oui oui oui. Et ces petites bêtes là, c’est quoi, alors ?
– Des poules. Voyez ben.
– Ah, ah oui, bien sûr. Et ça vous fait beaucoup d’oeufs, ces poules ?
– Ben, les blanches z’en font bien un par jour, bon poids. (encore un temps) …les noires aussi, d’ailleurs.
– Mmmh, oui. Mais, dites donc, mon brave, pouvez-vous m’expliquer pourquoi vous distinguez systématiquement les bêtes noires et les bêtes blanches puisque de toutes façons elles produisent la même chose ? Mais enfin quoi ?
– AAAAAAAHH MAAAIIIIS Monsieur, ben hé, ho, c’est qu’les blanches, ben, ELLES SONT A MOI ! HÉ ! (Un temps…) … les noires aussi, d’ailleurs….