Simon vend des frites dans la rue. Il reçoit la visite de Moshé, qu’il n’a pas vu depuis quelques années.
– Alors Simon, ça va ?
– Oui Moshé ça va.
– Ah ! Je suis content pour toi, Simon !
– Merci Moshé.
– Et tu ne me demandes pas comment ça va, moi ?
– Si je te le demande. Moshé, comment ça va ?
– Eh bien Simon, ça va pas bien. Je suis ruiné, je n’ai plus de quoi manger, ni payer mon loyer. Les huissiers sont chez moi tous les jours, ma femme veut se suicider.
– Ah c’est bien triste Moshé.
– Et toi, ton commerce, ça marche bien, Simon ?
– Oh tu sais, comme ci comme ça.
– Simon, on se connaît depuis au moins vingt ans, non ?
– Eh bien, depuis notre Bar Mitsva (communion, à l’âge de treize ans), j’ai trente-trois ans, ça fait vingt ans en effet.
– Simon, au nom de notre amitié, est-ce que tu pourrais me prêter cent euros ?
– Ah Moshé, ça aurait été avec plaisir, mais je ne peux pas, je n’ai pas le droit.
– Comment ça ?
– Tu vois la banque en face ? Nous avons passé un contrat. Le banquier m’a promis qu’il ne vendrait jamais de frites. Et je lui ai promis que je ne prêterais jamais d’argent.