Le Pen aux enfers
C’est Le Pen qui va en Enfer. Au bout de deux mois, Satan est excédé :
Le Pen passe son temps à s’engueuler avec Stirbois qui a déjà fondé le Front Infernal, et il a commencé un fichier secret des diablotins de fraîche date. En plus, De Gaulle et Mitterrand ne le supportent pas.
Satan envoie un e-mail à Dieu :
« From : Satan
To : Dieu
Subject : Le Pen
Cc : U Eco
Dis donc, collègue, le gars Le Pen il n’a rien à faire chez moi. Avec ses états de service en Algérie, il a tué le nombre de Sarrasins requis pour entrer au Paradis. Je sais, c’est plus les croisades mais le règlement c’est le règlement.
— Satan »
Le pauvre Dieu, décidément trop bon, récupère donc Le Pen et le confie à St Pierre. Celui-ci regarde dans son grand livre pour voir ce que le borgne sait faire.
« Ha ha, j’ai du boulot pour vous. Voyez-vous, le Paradis est encombré d’une foule de gens qui n’ont rien à y faire, qui ont profité du laxisme ambiant. Landru, que voici, a été admis sur intervention de St Paul, parce qu’il n’avait tué que des femmes. Saint Just à cause d’une confusion sur son nom. Et voici au loin les 3000 embryons anglais et le jumeau malchanceux qui rappliquent sans avoir été baptisés. C’est le bordel, je vous donne carte blanche. »
Deux mois plus tard, Dieu sort de son nuage et entend un grand silence. Au détour d’un cumulus, il croise Jeanne d’Arc avec un anneau dans le nez, Saint Cyr le crâne rasé, et deux archanges dont les ailes tatouées dépassent de leur blouson de cuir.
Inquiet, il regarde à droite et à gauche, et finit par apercevoir, au loin, dans les flammes de l’enfer, Marie, Joseph, David, Moise, St Pierre les apôtres et même Jésus, qui lui crie :
« Il a viré les Juifs ! »
Alors il se retourne et tombe sur Le Pen qui lui dit :
« Yahvé, Yahvé, c’est quoi comme nom ? Ca fait longtemps que vous êtes au Paradis ? »