Acte 1 : Où le Brigadier s’efforce de compatir aux jérémiades d’un producteur véreux.
Le gros homme reniflait bruyamment. Il épongeait ses yeux bouffis derrière des lunettes colorées dignes d’Elton John.
– Candy, beugla-t-il, c’est ma fille, ma bataille !
– (Ouais, fallait pas qu’elle s’en aille), songea le Brigadier.
Petit, replet, un visage poupin et des cheveux filasses, Swann était patron de boite de nuit et producteur de groupes jetables et de starlettes éphémères… Il était dans les petits papiers du préfet Manolito, probablement un généreux sponsor pour sa future carrière politique, d’où l’implication du Brigadier.
– Voyons, dit le justicier, dans quelles circonstances a-t-elle disparue, votre Candy ? »
– (Renifle) Elle sortait de ma boite, le Paradise, et voulait faire quelques pas… (Renifle de nouveau) Dans le quartier, ce n’est pas prudent, Bruno
– Bruno ?, l’interrompit le Brigadier
– Son garde du corps, il l’a rattrapée… (Se mouche bruyamment) Et c’est là qu’ « ils » les ont attaqués ! Sauvagement ! Ils ont mutilé Bruno ! Sa main…
– Aucune idée de leur identité ?
– Non (Gargouille), les caméras du secteur sont HS
– Restrictions budgétaires, pensa le Brigadier
– On a juste retrouvé un morceau de tissu jaune… et la main de Bruno. »
Le Brigadier examina la pièce d’étoffe. « Un fragment de gilet jaune… YVUD », murmura-t-il.
(Dessin du 29 octobre 2024)